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Reconstitution du costume du Citoyen

3ème partie : conclusion


Le Citoyen

aquarelle de Mortier de Trévise, 1865

A vous qui arrivez en cours de route, je vous recommande chaudement de lire certains articles afin d'avoir tous les éléments à propos de cet homme, nommé "le Citoyen" sur cette aquarelle de Hippolyte Charles Napoléon Mortier, Duc de Trévise, à savoir

Il nous reste maintenant à partager avec vous le résultat de notre shooting photo avec le Studio Non Peut-être, ainsi qu'un point historique à faire notamment sur cette appellation du "Citoyen" que Mortier de Trévise utilise dans son aquarelle.


Le shooting photo

Grâce à notre partenaire, le Studio Non Peut-être, nous avons la chance d'avoir accès à un studio photo tenu par des professionnels, pour qui notre projet est important. En effet, outre les recherches historiques, nous estimons que de bonnes photos dans de bonnes conditions permettent une meilleure transmission.

Quelle n'a pas été ma joie en voyant notre charismatique modèle Tom portant les vêtements du Citoyen ! 

N'ayant pas eu la possibilité de les lui faire essayer avant, il y avait une retouche à faire, telle que la longueur du pantalon. J'aurai bien voulu refaire la ligne de taille mais cela demandait trop de travail et de temps que nous n'avions pas vraiment.

Mais ce sont des détails, place aux résultats :) !


    Si faire des photos est toujours gai, nous n'oublions pas le but premier de ce shooting. A quelques différences près, notre Citoyen revient à la vie et cela nous motive vraiment pour la suite !

    Grâce au professionnalisme de Julien VANDANJON-RANCOULE, nous avons des visuels tels que celui visible ci-dessus, mais également des photos en 360° (bouton ci-dessous)


    Remerciements

    Objet Témoin ASBL

    Objet Témoin ASBL

    Organisation
    Julien VANDANJON-RANCOULE

    Julien VANDANJON-RANCOULE

    Direction artistique et "diseur" de bêtises
    Solène LELIEVRE

    Solène LELIEVRE

    Photographe et "trouveuse" de bonnes idées
    Alicia PIOT BOUYSSE

    Alicia PIOT BOUYSSE

    Inspectrice des travaux finis
    Tom COLY

    Tom COLY

    modèle enthousiaste et bonne oreille pour les blagues

    Le titre de "Citoyen"

    à partir de 1848 dans les colonies Françaises

    Le texte qui suit est rédigé par notre chargée de recherches, Dominique VANDANJON, qui comme vous avez pu le constater avec ses précédents articles (tels que Jamali, gardien de cannesVictorineElise, Lucie et TinaUn mystère résoluUn citoyen de 1848) est notre référence lorsque cela touche à l'histoire.

    Victor SCHOELCHER (1804-1893) est le principal artisan du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1848. Nommé sous-secrétaire d’Etat à la marine et aux colonies, il fait adopter le texte le 27 avril 1848.

    Ce décret est ensuite appliqué à des dates variables dans les différentes colonies françaises:

    • dès le 22 mai 1848 en Martinique, avant même l'arrivée de Perrignon, commissaire de la République envoyé expressément pour l’annonce de l’abolition (une insurrection avait éclaté au Carbet ),
    • le 27 mai à la Guadeloupe,
    • le 10 juin en Guyane.
    • A l’île de La Réunion - la Révolution de 1848 qui inaugure la 2e République permet à l’île Bourbon de retrouver son nom révolutionnaire - , il faut attendre le 20 décembre 1848 et la fin de la période de coupe de la canne à sucre pour que le commissaire de la République, Sarda Garriga, annonce aux esclaves qu’ils deviennent enfin des citoyens. 

    Avant 1848, les esclaves étaient affublés d’un seul prénom, choisi par le maître; désormais, ils ont droit aussi à un patronyme, et au titre de citoyen.

    Le suffrage est dit universel, mais en fait, seuls les hommes peuvent voter, même si les femmes ont droit elles aussi au titre de citoyennes. On comprend la fierté légitime attachée à ce titre qui donne l’impression d’échapper définitivement à l’infamie de l’esclavage.

    L’image ci-contre est tirée des instructions de Victor Schoelcher pour inscrire les nouveaux citoyens dans des “registres spéciaux”, qui sont ouverts dans chacune des communes des colonies françaises. Les inscriptions dureront jusque dans le courant des années 1850, voire même après.

    Au total

    • 87 000 personnes deviennent citoyennes en Guadeloupe,
    • 74 450 en Martinique,
    • 62 000 à La Réunion,
    • 12 500 en Guyane,
    • et 10 000 au Sénégal.

    Peut-être comprenez-vous maintenant mieux ce qui nous a fait choisir cette illustration comme tout premier travail de reconstitution pour notre projet. Cette notion de changement de statut nous paraît essentielle.

    A présent, lorsque vous verrez une personne (souvent un homme) porter un élégant chapeau, vous repenserez à ce Citoyen :)

    Crédits photographiques : ©Julien Vandanjon - tbk / Sources complètes disponibles en licence Creative Commons cc-by-nc-sa auprès de l'Afac974-Capeline pour les projets culturels et éducatifs.


    Nous espérons que cette aventure de reconstitution historique a éveillé votre curiosité et vous a intéressé. D'autres sont également en projet, et nous ne manquerons pas de les partager avec vous.

    D'ici-là, je vous laisse avec un petit medley des photos de "backstage" du shooting