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Reconstitution du costume de Boutchiana

1ère partie : le contexte historique


Boutchiana

Cet homme figure sur trois aquarelles de Hippolyte Charles Napoléon Mortier, Duc de Trévise en ce milieu du 19ème siècle

deux portraits en pied d’un tout jeune homme, datant du 24 août 1865

un autre, en buste, datant de juillet 1871

Aquarelles issues de l'importante collection de l'Iconothèque Historique de l'Océan Indien (IHOI), avec leur aimable autorisation

Qui était ce mystérieux personnage, visiblement d’origine indienne, qui attira ainsi l’attention de l’aquarelliste, et membre par alliance, de la famille Le Coat de Kerveguen? 


Qui était Boutchiana ?

On sait fort peu de choses sur lui, et même, à vrai dire, rien: tous les indices sur son existence reposent sur ces trois images, et une brève indication d’un immigrant Indien, arrivé à La Réunion en 1861 à bord du navire Canova, en même temps qu’un certain nombre d’autres engagés, recrutés pour travailler dans l’île, alors en plein “boom sucrier”.

Notre mystérieux Indien est mentionné comme originaire de Yanaon, et tailleur de son état. Il n’est âgé que de 17 ans. 

C’est tout.

Ah, si : dans le texte mémoriel que Mortier de Trévise rédige en 1891, il mentionne la liste des domestiques rencontrés chez son beau-frère, dans l’Habitation des Casernes, à Saint-Pierre, au moment de son premier séjour dans l’île, en 1861. Le nom de Bouchiana y figure.

Reconstitution du navire Canova, magnifique maquette se trouvant dans le domaine Canabady (entre Le Tampon et Saint-Pierre) à l'emplacement de l'ancienne propriété de Mon Caprice, ayant appartenu à la dynastie Kerveguen, domaine racheté par un descendant d'engagé

Un mystérieux Indien

A partir de là, beaucoup de questions viennent à l’esprit:

  • Pourquoi est-il parti si jeune de Yanaon?
  • Venait-il de plus loin que ce comptoir français de la côte orientale de l’Inde?
  • D’où lui vient cette allure plutôt gracieuse que Mortier de Trévise repère?
  • D’ailleurs, pourquoi le repère-t-il ?
  • Était-il vraiment tailleur?
  • De quelle caste était-il? 

Bref, le mystère risque de demeurer entier pour un long moment, faute d’autres sources de connaissance.

Et si, en portant intérêt à son vêtement, on pouvait en savoir un tout petit peu plus?

Un uniforme de domestique

En effet, ce qui interpelle en examinant les trois images laissées par Mortier de Trévise, c’est… l’aspect quasi inchangé de son vêtement, entre 1865 et 1871 ! De toile bleu ciel, avec un col et des poignets blancs, et un boutonnage sur le devant de la chemise. Les ornements blancs sont peut-être le signe distinctif de la domesticité chez la famille Kerveguen?

Car dès 1861, Boutchiana figure dans la liste des domestiques de la maisonnée, citée par Mortier de Trévise :

Enfin, pour terminer, il faut nommer Eugénie, femme de charge mulâtresse, ayant soigné mon beau-frère enfant : et Victorine, la vieille comme l’appelait Emma et comme elle appelle encore sa nénène. 

A l’écurie c’est Morin ancien noir, cocher de toute éternité, très adroit.

et Péroumal, indien, bon cocher aussi.

A l’office Lazère, indien, bon domestique.

Madrouka m’a bien soigné pendant ma maladie.

Baraka a été onze ans à mon service    +  à Paris

Bouchiana, marié, vit dans l’Inde après avoir été au service de mon beau-frère plusieurs années.

Aquarelle de MORTIER DE TREVISE "les Casernes - Quartier Saint-Pierre - Île Bourbon" 1861. Crédit IHOI
E
st-ce Boutchiana que l'on voit nonchalamment allongé au premier plan, à côté des cabris qui broutent ?

Notre auteur cite donc huit domestiques, aux Casernes, en 1861.

Il y en avait sans doute plus

Un recensement de 1877 fait état de 22 domestiques, engagés, sur le site des Casernes. Il est vrai que cette habitation est fastueuse, pour La Réunion: une belle maison de maître, de vaste dimension, et quatre pavillons attenants, dont celui occupé par Monsieur Bourayne, qui fait office en quelque sorte d’intendant du domaine, au moment du séjour de Mortier de Trévise.  

Un autre type de domestique

Le gouverneur de l'île disposait également de domestiques, appelés "pion du gouverneur"

Une tenue blanche
Ceinturé d'une écharpe rouge
L'écharpe à fleurs de lys

Celle-ci symbolise la fonction du Gouverneur: il est le représentant direct du Roi de France, Charles X, via son ministère de la marine et des colonies.

Un bâton

Serait-il le chef de file de la troupe de domestiques pions ?

Détail d'une aquarelle de DUMAS Jean-Baptiste (1792-1849), 1827, annotée "pion du gouverneur"

Détail

Le pion du gouverneur est représenté avec les mêmes attributs

Aquarelle de DUMAS Jean-Baptiste d'un pion du gourverneur, assis dans le vestibule de l'Hôtel du Gouvernement (1827-1830)

Le vêtement permet vraiment d'identifier la personne et sa fonction

Le rôle d'un domestique

L’énumération faite par Mortier de Trévise montre que la domesticité en service aux Casernes n’a rien à envier à celle d’une grande maison en Europe: une dizaine de domestiques, cela montre aux yeux des contemporains une grande aisance financière. Une vingtaine, et vous voilà propulsé dans la catégorie des très grosses fortunes.

Ainsi, chez les Kerveguen, disposer de deux cochers, c’est déjà un luxe.

A noter que Morin, le premier cocher cité, est dit “ancien noir”, ce qui signifie qu’il fut un esclave de la famille avant 1848. S’il exerçait déjà cette fonction de cocher avant l’émancipation française de l’esclavage, alors il devait sans doute être quelque peu rétribué, à l’occasion, car il faisait partie de la catégorie des esclaves dits “à talents”. Le fait que Péroumal, Indien engagé, soit lui aussi cocher indique peut-être que le plus ancien a formé l’autre? Sans doute non sans difficulté, ou rivalité, car les nouveaux engagés n’appréciaient guère, en général, de devoir dépendre plus ou moins d’affranchis, donc d’anciens esclaves.

En tous cas, Mortier précise ces distinctions dans sa brève énumération, ce qui indique que la subtile hiérarchie parmi tous les travailleurs assujettis au maître du domaine a toute son importance, et ne devait pas toujours rendre la vie sociale très simple. 

Les propriétaires recruteurs emploient la même tactique qu’à l'époque de l’esclavage : mélanger les populations de travailleurs afin d’éviter le plus possible les regroupements organisés, soit en vue d’une révolte, soit en vue de formuler des revendications communes. Diviser pour régner …

Cette magnifique photo d'époque montre le couple habitant en Métropole, entourés de leurs domestiques : sur 13 adultes, 11 sont les domestiques, ce qui n'est pas rien.

"Félix Nadar et sa femme Ernestine entourés de leurs employés et domestiques dans leur ermitage en forêt de Sénart" (1887-1894). Crédit Gallica

"Rapatriés Indiens sur le "Natal"", photographe non identifié, 1900. Crédit IHOI

Voici le témoignage apporté par Louis Maillard, ingénieur colonial en poste plusieurs années à l’île de La Réunion (Bourbon), dans ses Notes sur l’île de La Réunion, Bourbon, publiées en 1863 à Paris:

Le mélange des races et des castes, dans les esclaves de Bourbon, contribua beaucoup à la tranquillité du pays. Les Cafres et les Malgaches étant généralement peu d’accord avec les Indiens et les Malais, et tous ceux-ci étant considérés comme de race inférieure par les esclaves créoles, il existait entre eux un antagonisme continuel qui ne permettait guère aux uns de tramer quelque funeste projet qu’ils ne fussent dénoncés par les autres.” 

Pour les domestiques, les engagistes se tournent préférentiellement vers des très jeunes garçons, ce qui est le cas de Bouchiana à son arrivée: à peine dix sept ans. Donc, mineur.

Qui l’accompagne sur le bateau qui lui fait traverser l’océan Indien? A-t-il eu une autorisation d’un parent ou d’un aïeul?

Comme ce fut le cas pour Zéganadin, fils de Pavalé, âgé de 15 ans au moment de son arrivée  à bord du Félix, le 28 avril 1862, et engagé comme domestique, avec le consentement de son oncle Ramassamy, ou encore Moutoukichenin, 14 ans, domestique embarqué avec l’accord de son oncle Covindin.

Ceci dit, il conviendrait d’être sûrs des liens de parenté…

AZEMA Constant (1828-1877), "Enfant indien, jeune domestique", Crédit Musée des Arts décoratifs de l’océan Indien, 18P1.7_PHO.2012.2274.70a

Combien de domestiques dans l'île ?

En 1887, par exemple, après l’arrêt officiel de l’immigration indienne, du moins celle en provenance des régions assujetties par l’Angleterre, par rupture de la convention franco-britannique qui réglait les termes dans lesquels s’effectuait le recrutement des travailleurs engagés, la population se monte à 163 881 habitants.

La composition ethnique se décompose ainsi -selon les critères d’origine géographique établis par les statistiques coloniales, et reprises dans un petit ouvrage publié à l’occasion de l’exposition internationale de 1887:

Agrandissez pour en savoir plus

Il y a des précisions à apporter à ce tableau:

sur les 120 532 Français de 1887, une bonne partie est composée de

  • Créoles,
  • Malgaches,
  • Cafres
  • Indiens

qui ne sont plus engagés, mais qui se sont intégrés à la société coloniale Réunionnaise, en devenant colons.

Qu'appelle-t'on "colon" ?

Ce sont des cultivateurs sur un lopin confié en métayage par leur ancien patron. 

Le colon est dit "partiaire" car, n'étant pas le propriétaire éminent de la terre qu'il cutlive, il doit en partager les fruits, c'est-à-dire les récoltes, avec le propriétaire; en général, le partage se fait 2/3 pour le colon, 1/3 pour le propriétaire.

Non comptés dans ce tableau: 200 Chinois, et 576 "Arabes", venus du Yémen, ou du nord de l'Inde. Il faut y ajouter une population flottante de 2378 personnes, dans les troupes de marine, les asiles, ou les prisons. La IIIe République, en place depuis 1870, est passée par là, favorisant l’intégration d’une bonne partie des anciens travailleurs.

A La Réunion, trois particularités expliquent le grand nombre de domestiques, d’une manière générale

avec une nette préférence pour les Indiens, particularité que relèvent plusieurs voyageurs en cette deuxième moitié du 19e siècle, dont Louis Maillard,  ingénieur colonial ayant travaillé plusieurs années à La Réunion autour des années 1860, qui parle ainsi de ces immigrants :

“ Prenez les plus robustes et les plus sains; ils sont à peu près incapables de travailler à la terre, et ont tout au plus assez de force et d’énergie pour être domestiques, emploi auquel une certaine intelligence les rend assez propres.”

1 c’est le nombre considérable de domestiques dans l’île, bien plus, proportionnellement, que dans la métropole coloniale française. En 1887, par exemple, sur une population totale de 163 881 habitants, on compte environ 5500 domestiques sur toute l’île et 2000 gardiens ; on compte par ailleurs 15 000 ouvriers.

Tableau extrait de la thèse de doctorat en histoire contemporaine de Jean Régis Ramsamy-Nadarassin, Les travailleurs indiens sous contrat, 1848-1948, Entre le retour programmé et le début des intégrations, tome 1, Université de La Réunion, 2012.

On voit que la proportion de domestiques d’origine indienne s’est inversée entre 1860 et 1890: la raison en est que, d’une part, les propriétaires de champs de cannes préfèrent la main d’oeuvre issue du continent africain, considérée comme plus résistante aux durs travaux des champs, et d’autre part les Indiens eux-mêmes peuvent devenir, après l’abandon de la convention franco-anglaise de 1887 pour le recrutement de travailleurs, des propriétaires terriens, et embaucher des domestiques indiens, formés pour le coup aux pratiques religieuses indiennes, tamoules la plupart du temps, et aux interdits.

Autre exemple, en 1887, sur une population totale de 163 881 habitants, on compte environ 5500 domestiques sur toute l’île et 2000 gardiens, auxquels il faut ajouter 15 000 ouvriers, d’après Les colonies françaises : notices illustrées. Tome 1 (I-II) / publiées par ordre du sous-secrétaire d’État des colonies ; sous la dir. de M. Louis Henrique,.... 1889-1890

c’est que beaucoup de domestiques sont des hommes, du moins dans cette grande famille. En moyenne, les historiens ont pu calculer que la proportion a varié de 10% dans les débuts de l’immigration, jusqu’à 40%, vers les années 1880-1890, car les propriétaires se rendent compte que l’importation de travailleurs Indiens est une opération onéreuse : il faut payer la prime au mestry, c’est-à-dire l’agent recruteur sur place en Inde, avancer les frais de transports, de nourriture et de vêtements. Rapidement, les propriétaires recruteurs de main-d'œuvre envisagent de stabiliser l’implantation locale des immigrants Indiens, en favorisant la constitution de familles. De la sorte, ils n’auront pas non plus à payer le voyage de retour, prévu dans le contrat de l’engagé !

Cependant, il ne faut pas oublier qu’il y avait aussi des cuisinier.ères, des couturières, ou des blanchisseuses. Tout en gardant à l’esprit que les “nénènes” comme Eugénie ou Victorine, s’occupaient aussi souvent de couture. En moyenne, la proportion de femmes est inférieure d’une bonne moitié à deux tiers de celle des hommes. Cela favorise, hélas, les violences faites aux femmes, qui font souvent l’objet d’un trafic entre les mâles des camps d’engagés, d’après les compte-rendus de procès encore disponibles aux Archives départementales, et analysés par l’historien Prosper Eve

Dans cette situation démographique si particulière, comment Bouchiana a-t-il rencontré sa future épouse? à La Réunion? s’est-il marié en Inde, à son retour? On ne sait, pour le moment.

c’est le salaire: les employés de la famille Kerveguen sont payés… en Kerveguen: des pièces de monnaie venues d’Autriche, qui venaient d'être démonétisées et que Gabriel Le Coat de Kerveguen avait importées, avec l'autorisation des autorités locales, à partir de 1859;

Ces 220 000 pièces circulaient au cours forcé de 1 franc, pour une valeur de 0,86 en argent.

En effet, la quantité de numéraire circulant dans la colonie française, comme dans les autres colonies d’ailleurs, n’est pas suffisante. Par exemple, au moment où la maison Cail - une grande entreprise industrielle française fabricant des machines à vapeur et tous appareils de sucrerie - envisage de construire des usines centrales à La Réunion, elle est freinée dans son objectif, à cause des embarras causés par l’absence de monnaie : « la pénurie de monnaie est devenue extrême ; qu’elle apporte les plus sérieuses difficultés pour le paiement des salaires sur les habitations et pour tous les règlements ; à chaque instant on est arrêté par l’impossibilité de se procurer la monnaie nécessaire. »

Revers et avers d’une pièce dite “kerveguen” circulant dans l’île entre 1859 et 1879.

En conséquence, plusieurs types de monnaies circulaient dans l’île: des piastres espagnoles, démonétisées elles aussi, des francs, des roupies indiennes, tout un bric à brac de monnaies métalliques de valeur différentes.

La IIIe République décida de mettre fin à cette anarchie monétaire en 1879, en faisant retirer les monnaies autres que le Franc. Avant cette date, les Kerveguen, des pièces en argent donc,  étaient couramment utilisés, et avaient inondé l’île. Cependant, les piastres ayant une plus forte teneur en métal, étaient très appréciées des travailleurs engagés.

Et Boutchiana alors ?

Il est vraisemblable qu'il ait été rémunéré de cette manière, à moins qu’il n’ait expressément voulu être payé en piastres, ce qui était le cas de nombre d’engagés. Mais avait-il le choix?

Lieu et date de la peinture

Portrait de Boutchiana, par Hippolyte Charles Napoléon Mortier, Duc de Trévise

Ses activités semblent être celles d’un valet à la personne, car si on le retrouve à Coupvray, le domaine de Mortier de Trévise, en 1871, c’est qu’il a suivi son patron, Denis-André de Kerveguen, lors d’un de ses voyages en France.

Si c'est le cas, Bouchiana s’occupe des vêtements et du linge de son patron , il l’aide à s’habiller, fait des courses pour lui, l’assiste dans les petites activités de la vie quotidienne à la maison, et en sortie. Il a donc une certaine confiance de la part de son maître.

Une remarque, cependant: sur les deux aquarelles qui montrent notre personnage jeune, de face et de dos, on le voit tenir plutôt fièrement une lance, presque à la manière de Jamali, gardien de cannes Malgache. Avant de devenir le valet de son maître, a-t-il fait son apprentissage comme gardien de la maison du maître ? 

Un engagement à temps compté et décompté

Livret d'engagés, 1901. Collection des Archives Départementales de La Réunion

Quant à la durée de son engagement, on ne peut la connaître exactement: en principe, les engagés nouvellement recrutés signent pour une durée de cinq années, reconductibles, ou non.

Bouchiana est recruté en 1861, et en 1871, on voit qu’il est toujours au service de Denis-André Le Coat de Kerveguen; mais en 1891, Mortier de Trévise nous apprend qu’il est retourné en Inde, qui plus est, marié. Il est donc resté dix ans minimum au service de la famille, vraisemblablement plus longtemps encore, le temps d’amasser suffisamment d’argent pour retourner en Inde avec de quoi vivre confortablement. 

Ce qui n’a malheureusement pas été le cas de bon nombre d’engagés, en fin de contrat, qui reviennent en Inde, via Pondichéry, sans guère d’économies, usés et affaiblis par les durs travaux dans les champs.

La réglementation sur l’engagisme prévoit que le retour des engagés soit effectué aux frais de l’Etat, en réalité, du maître, qui retient en fait une somme sur le salaire de l’engagé pour ces frais éventuels.  Un registre doit être tenu par l’administration coloniale pour répertorier ces retours.

Autant ces registres sont présents dans les archives de l’île Maurice, autant ils sont très rares et incomplets pour l’île voisine de La Réunion. Nous n’y avons pas trouvé le nom de Bouchiana avant 1891. S’est-il marié à La Réunion? En Inde? 

Un chercheur de La Réunion, Jean Régis Ramsamy, a calculé que, de 1851 à 1882, il y eut 62 683 entrées de travailleurs indiens, et 23 683 rapatriements.

Mais il faut tenir compte des décès :

  • soit au cours de la traversée de l’océan,
  • soit plus encore dans les plantations de cannes, où le travail a été harassant, et où les engagés ont bien souvent été maltraités.

26 220 personnes sont mortes, soit 39,7% des entrées. 

Aujourd’hui, dans l’île, chaque 11 novembre, les descendants des travailleurs engagés commémorent la venue de leurs ancêtres sur l’emplacement des anciens lazarets

Ainsi, on voit bien que le mystère Bouchiana est loin d’être résolu: il reste beaucoup à apprendre sur la condition des domestiques, leur recrutement, et les retours des engagés indiens dans leur contrée d’origine. Cela fera l'objet d'autres articles plus approfondis à ces sujets.

Et si on s’intéressait de plus près à son vêtement? Est-ce bien une livrée de domestique ?
Ce sera l’objet d’un prochain article, prochainement en ligne

Pour aller plus loin

Notons qu’il n’existe guère d’études consacrées à la domesticité coloniale proprement dite, pour l’île de La Réunion, ou alors genrée (les femmes domestiques).

Prosper EVE

Nouveaux propos sur les femmes à Bourbon/ La Réunion, XVIIe-XXe siècle, Surya éditions, 2015

Mareike KÖNIG

« La domesticité en Europe », Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe [en ligne]

ISSN 2677-6588, mis en ligne le 22/06/20

David NORTHRUP

"Indentured Indians in the French Antilles" (Les immigrants indiens engagés aux Antilles françaises)

In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 87, n°326-327, 1er semestre 2000. Les Juifs et la mer, sous la direction de Richard Ayoun. pp. 245-271.

Société de plantation, histoire & mémoires de l'esclavage à La Réunion

Article sur l'engagisme Indien au 19ème siècle à La Réunion

Jean Régis RAMSAMY

"Les travailleurs indiens sous contrat à La Réunion" Thèse de doctorat, Université de La Réunion, 2012

Louis MAILLARD

Notes sur l'île de la Réunion, (Bourbon). Paris, Dentu, 1862