Parallèlement, l'industrie des teintures connaît une révolution avec l'introduction de teintures synthétiques dans la seconde moitié du siècle. Jusque-là, les teintures naturelles, comme l'indigo et la cochenille, sont les principales sources de coloration des tissus. Cependant, la découverte de la mauvéine par William Henry Perkin en 1856 marque le début de la production industrielle de teintures chimiques. Ces nouvelles teintures sont non seulement moins coûteuses mais aussi plus stables et offrent une gamme de couleurs plus large, transformant ainsi l'industrie textile.

L'industrialisation joue un rôle crucial dans le passage de la confection artisanale à la confection prête-à-porter. Les avancées technologiques, telles que la machine à coudre inventée par Elias Howe en 1846 et perfectionnée par Isaac Singer, révolutionnent la production de vêtements. Les usines textiles, équipées de machines à coudre et d'autres équipements mécaniques, permettent une production de masse à des coûts réduits. Cette production en série donne naissance à l'industrie du prêt-à-porter, rendant les vêtements plus accessibles à une large partie de la population. Les grands magasins, apparus à la fin du XIXe siècle, deviennent des lieux emblématiques de cette nouvelle ère de consommation de masse.

Cette période voit également l'émergence de la haute couture à Paris, avec des créateurs comme Charles Frederick Worth, qui établit la maison Worth en 1858. La haute couture, tout en restant une activité artisanale, influence grandement la mode et les tendances vestimentaires. Les créations des couturiers parisiens sont souvent reproduites en versions plus abordables, grâce aux nouvelles techniques de production industrielle.