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Comment est né le projet "Forget me not" ?


La recherche toute récente que nous menons, avec l'association Objet Témoin, dans le cadre du projet Forget Me Not (décliné en "oubli pas moin" en créole réunionnais) est liée à un travail mené par une petite équipe d’historiens et de bénévoles sur une ancienne usine sucrière dans le sud de l'île de La Réunion.



Cette usine fonctionna sur près d'un siècle, tout en appartenant à la même famille de grands propriétaires, les

Le Coat de Kerveguen.

Ils possédaient à la fin du 19e siècle, une très grande quantité de terres cultivées en cannes à sucre dans l'île, en concurrence avec le Crédit Foncier Colonial. Cet établissement bancaire, géré depuis Paris et représenté sur place par un actionnaire, avait reçu par voie de faillite des autres propriétaires fonciers et industriels un stock important d'usines et de terres. 


Focus sur les travailleurs

Les travailleurs de ces usines ont été immortalisés en 1861 et 1866, pour partie d'entre eux, dans une série de belles aquarelles, conservées aux Archives Départementales de La Réunion.

Ces aquarelles ont été réalisées par Hippolyte Charles Napoléon Mortier, Duc de Trévise, qui devint Duc de Trévise.

En savoir plus sur le Duc de Trévise

Il était le gendre de Gabriel Le Coat de Kerveguen dont il avait épousé la fille, Emma.

Le Duc de Trévise fut chambellan de Napoléon III, et ambassadeur, tout en gérant les domaines coloniaux hérités de son beau-père à partir de 1860. 

plus d'infos sur Hippolyte Charles Napoléon Mortier, Duc de Trévise

  • Bouchiana
  • Bouchiana dos
  • Victorine
  • Cafrine avec bébé
  • Citoyen
  • Travailleur sous la pluie

    Images : courtoisie de l'Iconothèque Historique de l'Océan Indien (IHOI)


    Sur ces aquarelles, nous avons été intrigués, et pour tout dire, séduits, par les vêtements de toile bleue que portent les ouvriers agricoles ou ceux des usines: ils ressemblent étrangement à ceux qui étaient portés par les esclaves, hommes et femmes, jusqu’à l'abolition française de l’esclavage en 1848.

    Notre interrogation est la suivante:

    D'où venaient ces toiles bleues, dites de "Toiles de Guinée" ? 

    On sait qu'elles étaient teintes à l'indigo, dont le commerce fit en partie la prospérité du comptoir français de Pondichéry. Les liens étaient étroits entre l'Inde, l'île de La Réunion, et l'île Maurice, sa voisine de l'archipel des Mascareignes.  En particulier entre 1852 et 1882, date de l'arrêt imposé par les Anglais au recrutement des "engagés".

    Reconstitution & Valorisation

    Le projet de ForgetMeNot est de reconstituer, autant que possible, à l'identique ces vêtements de travailleurs, à la fois pour

    • faire revivre le destin des "invisibles" de l'histoire,
    • mettre à disposition techniques et savoirs autour de ce modeste artisanat de couture et de fabrique de vêtements,
    • montrer comment s'expriment les hiérarchies sociales dans le vêtement.

    Le titre du projet renvoie à cet objectif :

    remettre à leur juste et importante place:
    les travailleurs, les hommes, les femmes, les enfants, qui ont fait la richesse des colonies et de leurs "maîtres".

    Et si ce travail aboutissait à de belles expositions, nous en serions très fiers !